, Philippe Weissbrodt

Rando au col de la Chenau

Jusqu’au col de la Chenau, sans baignade

Matinaux mais pas trop, le rendez-vous était donné à 7h50 en voie 3 pour les sportifs écoconscients au départ de Lausanne.

Daniel, Yves-Alain et votre serviteur se retrouvent donc sur le quai, à l’heure, l’œil vif et le gobelet de café à la main. Aux pieds… certains sont en baskets, alors que le dernier arbore fièrement (pour l’instant encore) ses souliers de ski. Le spectre du biathlon marche champêtre et en sous-bois / ski de randonnée (avec le souvenir de la bonne heure et demie de montée en souliers de ski la saison passée au départ de Bel Oiseau…) anime la discussion alors que nous longeons le Léman… YvesAlain «au pied lourd» sourit jaune à l’écoute de ces récits épiques. Changement de train à Aigle, où nous retrouvons Christine et Pascale, organisatrices hors pair de la balade du jour. Elles arborent comme d’accoutumée un sourire radieux, à l’image du ciel au-dessus de nos têtes.

Au col des Mosses, on se rassure: il n’y a pas grand-chose, mais assez de neige pour chausser les skis dès le départ. Les horaires des transports en commun nous «obligent» à une pause café. Il faudrait mettre les
bouchées doubles pour attraper la prochaine navette, on préfère clairement avoir du temps.

«Enfin !» diraient certains alpinistes vieille école : nous nous mettons en marche. On monte tranquillement en direction du lac Lioson, parfois rapidement dépassés par des collants-pipette les yeux rivés sur les pointes des spaghettis qui leur servent de spatules ; en solo ou en équipe, une-deux unedeux, gauche-droite gauche-droite. Ça fend l’air en combinaison aérodynamique. Ça sent la patrouille ! Arrivée au lac: de la fumée sort de la cheminée du restaurant, une petite équipe s’affaire autour d’une zone marquée par des piquets sur le lac. Ici, on troque les lattes pour les pieds palmés ! Les groupes qui nous ont précédés jusque-là ont viré à droite, direction pic Chaussy, sans grande crainte des gueules de baleine qui sourient aux audacieux. Pour notre part, bibliques, on marche sur l’eau sans encombre (bon, avec l’appui d’une bonne couche de glace…). Nous armons alors notre moral de courage, et nos skis de couteaux, pour attaquer la vraie montée. Christine nous mène selon un tracé irréprochable, au son cristallin des couteaux qui entament la neige gelée. Pascale ferme la course, accompagnant Yves-Alain encore peu coutumier de cet exercice loin des bords de piste. Dans la dernière montée, au plus fort de la pente, deux collants-pipette nous redépassent (oui ! ils sont de cette race qui fait plusieurs fois la même boucle dans la montagne… il faut bien faire du dénivelé !). Arrivant au col, nous décidons de ne pas poursuivre sur le raide flanc de coteau en direction de la pointe des Semeleys. Nous dépeautons dans la forte pente, exercice toujours un peu scabreux… Puis descendons à la recherche d’un lieu ensoleillé propice au pique-nique. Après nous être sustenté, nous rejoignons le lac où les baigneurs en combinaison continuent de s’activer; puis dévalons jusqu’au col pour partager un rafraîchissement mérité en attendant le car postal.

Une nouvelle jolie sortie à mettre au compte du Piolet ! Beau temps (pas vraiment belle neige), et  super compagnie !